Kinésithérapeute diplômé de Dijon en 2015, j’ai exercé en libéral pendant 8 ans. Je donne des conférences et des formations en formation initiale et continue depuis 2018. Je suis également kinésithérapeute préventeur pour Axomove.
Mes deux liens d’intérêt financiers à déclarer sont donc liés à la formation et à la société Axomove SA. Prenez-en conscience si je vous propose des contenus sur la douleur et l’exercice thérapeutique.
L’origine de ce site
Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été critique vis à vis de ce qu’on me disait. Ce fut le cas bien avant d’être kinésithérapeute, même dès ma plus tendre enfance. Si certains peuvent penser que c’est une qualité, je vais vous dire que j’ai plutôt porté ça comme un fardeau social. Qui aime être questionné sur l’origine de ses propos ?
Mais parce que je suis comme je suis, d’une grande curiosité et critique, j’ai un regard parfois différent sur ce qu’on peut lire en grandes pompes sur différents médias. Et, parce que j’aime énormément aider les autres, j’essaye de distribuer mon maigre savoir depuis 2016. J’ai d’abord commencé par intervenir régulièrement dans les groupes kinés ce qui m’a valu qu’on me propose de traduire la page facebook trust me I’m a physiotherapist.
J’ai ensuite rejoint le bureau de la Société de Physiothérapie de Bourgogne-Franche-Comté. En 2018, avec Robin VERVAEKE, nous trouvions qu’il manquait beaucoup de contenus pour kinésithérapeutes francophones sur les réseaux. Nous avons donc créé le groupe KineFACT pour pallier cela. Les activités de KinéFACT étaient essentiellement liées à la page facebook et au blog.
En parallèle j’avais déjà créé mon propre blog puis ma propre page facebook. J’ai fini par rejoindre le bureau du Groupe d’Intérêt Douleur de la Société Française de Physiothérapie avant de le quitter en novembre 2021 après 3 années de dur labeur.
Une quantité de travail immense
Le confinement a été un grand choc pour moi. En fait, je pouvais enfin consacrer 100% de mon temps et énergie à tous mes projets. D’habitude, je les menais en parallèle des 42 heures hebdomadaires de mon activité de kinésithérapeute libéral. C’est là que j’ai découvert que, même à plein temps, la quantité de travail de partage était toujours trop grande pour tout mener de front.
De longues réflexions s’en sont suivies. Elles portaient notamment sur l’interrogation de s’il fallait que je trouve un moyen de me faire rémunérer cette implication. Ma réponse à ces questionnements fut tout sauf logique. Alors que je trouvais que j’en faisais trop bénévolement, j’ai lancé ma page Instagram. C’est à cette occasion que j’ai pris le pseudonyme de ThinKin’.
À défaut d’y trouver une rémunération financière, je prenais au moins du plaisir sur ce projet.
Le rapport aux réseaux
Je fus plein d’entrain et d’énergie, en tout cas j’en avais l’impression. Cela dura jusqu’à ce qu’un de mes homologues sur instagram se fit tacler sévèrement en 2021. Une vidéo de débunk ciblant un de ses posts fut publiée sur facebook. La vidéo adressait des points intéressants mais la forme était vraiment très rude selon moi, mélangeant critique du contenu et attaque de la personne. En fait, le mot « destruction » était plus approprié que « débunk », le but assumé étant de questionner la crédibilité de son contenu en général.
La vidéo ne me choqua pas autant que les réactions à celle-ci. Une horde l’acclama, elle fut partagée, de mémoire, aux alentours de 100 fois. Les critiques de la forme de celle-ci furent assez rares alors que la critique du fond fut inexistante, non pas que la vidéo était parfaite. En réalité, je ne suis même pas sûr qu’une grande partie des gens soient allés au bout de la vidéo, pleine de termes techniques avec un son un peu faible. J’ai perçu dans ces réactions plus un plaisir de taper sur une personne jugée arrogante que par l’envie de partager du savoir.
Si cette perception est correcte, comment prendre du plaisir à publier sur les réseaux ? Si des personnes attendent la moindre occasion pour pouvoir soulager une frustration, comment vouloir s’exposer ? Ce n’est même pas une question de confiance dans mon contenu. Je le sais, ce que je produis est le mieux que je puisse faire. Mais je sais aussi que justifiée ou pas, une critique pourra être saisie, appuyée et amplifiée par celles et ceux qui veulent se défouler.
Les idées
Si j’ai abordé cette histoire, c’est que, y trouvant moins de plaisir, ça a eu un impact significatif sur mon rythme de production de contenu. En plus, toutes les interactions sont compliquées par beaucoup de liens d’intérêts, d’amitiés et d’inimitiés.
Si vous vous souvenez du début, je disais que d’être critique était plutôt un fardeau social. C’est d’autant plus vrai quand c’est associé à une forte inflexibilité. J’ai ainsi pu me mettre à dos plusieurs groupes de thérapeutes. Si vous ne l’avez pas encore compris il existe plusieurs groupes sociaux se recoupant les uns les autres dans l’univers kiné. Ces groupes sont souvent bâtis autour de formations mais pas nécessairement.
Jeune diplômé, j’ai souffert d’un manque de confiance dans mes capacités manuelles. Ça ne marchait pas comme c’était censé marcher. Puis j’ai compris que ça ne venait pas de mon manque de compétences. En fait, la thérapie manuelle ne fonctionne pas comme on l’entendait. C’est exactement l’origine de mon logo. Il symbolise que la thérapie manuelle agit essentiellement par des effets sur le système nerveux central.
Donc, j’ai par la suite longtemps milité pour qu’il soit reconnu que la thérapie manuelle n’était pas essentielle. C’est utile, mais non nécessaire. Si ça ne fonctionne pas en faisant tout bien comme dans les modèles, c’est parce que les modèles ne sont pas corrects. De cette manière, je me disais éviter des problèmes de confiance aux thérapeutes. Et encore plus, des problèmes de recherche de manip magique aux patients.
Les conflits
Cela m’a valu quelques échanges houleux avec des kinés ostéopathes au début de mon engagement. Par la suite, j’ai refusé à 4 reprises d’entrer dans OMT-France qui mettait trop en avant la TM à mon goût. À l’époque, on ne pouvait même pas avoir de poste dans le bureau de cette association sans avoir fait un long cursus de TM ou sans faire une formation de TM tous les 4 ans. Ça ne s’est pas fait de manière très agréable. C’était un groupe avec lequel j’aurais pu m’entendre vu qu’on partageait des valeurs communes. La plupart des personnes sont très investies, tournées vers le partage et plutôt la science.
C’est donc à regret qu’aujourd’hui, lorsqu’une personne propose mon nom pour leur congrès, la réponse c’est « Non il ne fait que cracher sur la TMO ». Mais oui, effectivement, nous ne partageons pas la même idée pour améliorer la pratique des kinés français. Je ne pense pas, peut-être à tort, qu’il faille que les personnes investissent une dizaine de milliers d’euros dans une formation continue longue basée sur la recherche de dysfonctions du corps pour être de bons thérapeutes neuro-musculo-squelettiques.
Et pour des raisons similaires, j’ai eu des échauffourées avec des thérapeutes et instructeurs de la méthode McKenzie. Certains n’avaient pas apprécié que je dise que la méthode n’avait pour l’instant pas montré de supériorité à du gainage sur la douleur et la fonction dans la prise en soin des patients ayant une lombalgie. D’autres que je fasse un podcast présentant mon point de vue sur la méthode. J’ai même reçu des SMS de personnes mécontentes…
Les conflits d’intérêts non financiers
Je ne pense pas être forcément la personne qui a raison. Par exemple, j’ai affirmé que le Dry Needling ne marchait pas mieux que le placebo mais ce n’est pas le reflet de la dernière revue parapluie en date. Je l’ai dit, et je le soutiens encore pour de bonnes raisons, mais j’ai peut-être tort. Et parfois je pense même que ma formulation a pu heurter la sensibilité des personnes. Tout comme des personnes impliquées auraient peut-être une autre interprétation des bagarres. C’est juste mon ressenti sincère.
Si je prends la peine de vous décrire ces quelques bras de fer, c’est par transparence. Ces conflits m’ont poursuivi jusque dans plusieurs congrès et ont probablement plus d’influence sur ma manière de voir et vous présenter les choses que les quelques deniers rapportés par mes liens d’intérêts financiers.
C’est aussi parce que mon environnement social contribue à ce que je suis, le thème de ce post, qu’il me semblait important de vous présenter ça.
Bravo d’avoir réussi à me lire jusque-là. Je dirais même que je vous remercie, ça me touche que vous ayez voulu en savoir plus sur moi.
Bonne continuation sur le site.